Définitions

Siffler employé comme verbe

  • Émettre un son aigu, soit avec les lèvres, soit en soufflant dans un sifflet, dans une clef forée, etc.
    • Chanter, en parlant de certains oiseaux.
      • Produire le son aigu que font entendre les serpents quand ils sont en colère.
        • Émettre un son aigu, en parlant du vent, d'une flèche, d'une balle de fusil, etc.
          • Faire entendre un sifflement en respirant.
            • Exécuter un air en sifflant.
              • Appeler en sifflant.
                • Avertir par un coup de sifflet
                  • Sport
                • Accueillir avec des sifflements, à coups de sifflet, pour marquer sa désapprobation.
                  • Désapprouver, accueillir avec dérision, avec mépris.
                    • Figuré
                  • Boire d'un trait.
                    • Populaire

                  Exemples

                  Le roulier lui mit du foin sur le corps, et, pour ne pas s'endormir lui-même, il se prit à siffler à satiété une phrase de chanson lente et monotone ; […]. Cette sifflerie m'impatientait.

                  — George Sand, « Nanon », chap 15, dans la série des Œuvres complètes, Paris : chez Michel Lévy frères & à la Librairie nouvelle, 1872, page 189

                  D'où mon irritation contre ceux qui pratiquent le « ne pas se gêner », soit en fumant malgré l'affiche qui l'interdit, […], soit (ceci pour les Américains) en sifflant à tue-tête, sans se soucier un seul instant de ce qu'ils imposent leur sifflerie à une assemblée qui ne la leur demande point.

                  — Julien Benda, Mémoires d'infra-tombe, collection La Nef/éd. René Julliard, 1952, page 34

                  Soudain, un bruit suraigu résonna dans le pub de Jersey : Isabelle, debout sur une table basse, sifflait en agitant les bras sous les regards interrogateurs des autochtones.

                  — Julien Benda, Mémoires d'infra-tombe, collection La Nef/éd. René Julliard, 1952, page 34

                  Le pré dégageait une odeur de terreau humide, une marouette sifflait dans les roseaux au sud. Son chant sonnait comme des gouttes d'eau qui tombaient.

                  — Kurt Aust, La confrérie des invisibles, traduit du norvégien par Céline Romand-Monnier, City Édition, 2010, chapitre 8

                  Je ne saurais dire notre douleur : nous avions peur d'avoir été indignes des nôtres, et les obus nouveaux nous sifflaient aux oreilles comme, au théâtre, la colère d'un public déçu.

                  — Jules Vallès, L'Insurgé, G. Charpentier, 1908

                  Les rafales d'une violence inouïe, accès de colère de Wottan ou de Thor, tombent des hauteurs en sifflant et soulèvent des tourbillons d'embruns qui sillonnent la mer.

                  — Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928

                  […] ses deux garçons étaient tisserands, et dans ce vieux nid on entendait grincer les métiers et siffler les navettes du matin au soir.

                  — Erckmann-Chatrian, Histoire d'un conscrit de 1813, J. Hetzel, 1864

                  On l'entend siffler quand il dort. — Sa poitrine siffle.

                  — Erckmann-Chatrian, Histoire d'un conscrit de 1813, J. Hetzel, 1864

                  Il siffle en parlant : Sa prononciation est accompagnée d'un certain sifflement.

                  — Erckmann-Chatrian, Histoire d'un conscrit de 1813, J. Hetzel, 1864

                  Et Charles IX se remit à siffler tranquillement et plus juste que jamais son air favori.

                  — Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre III

                  Siffler son chien.

                  — Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre III

                  (Absolument) Il n'a qu'à siffler : Il n'a qu'à faire connaître sa volonté pour être obéi.

                  — Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre III

                  M. Garrido siffle deux coups francs l'un après l'autre, le premier pour une faute de Neeskens, le second pour une main de Van de Korput à une vingtaine de mètres sur la droite du but de Van Breukelen.— (Thierry Roland, Mes plus grands moments de football , Larousse, 2012, p. 237)

                  — Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre III

                  On a sifflé sa pièce.

                  — Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre III

                  Cette comédie a été sifflée.

                  — Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre III

                  Cet acteur a été sifflé.

                  — Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre III

                  Il avait été du petit groupe de ceux qui défendaient passionnément le musicien de Tannhäuser, que les membres du Jockey Club s'étaient donné le mot pour aller siffler, se distribuant pour cette tâche agréable des sifflets d'argent marqués au nom de l'opéra détesté. « On s'embête aux morceaux d'orchestre et on se tanne aux airs. » « C'était presque ne pas être Français que ne pas rire. » Bêtise au front d'airain…

                  — Marguerite Yourcenar, Souvenirs pieux, 1974, collection Folio, page 180

                  Si vous faites cette proposition, on vous sifflera.

                  — Marguerite Yourcenar, Souvenirs pieux, 1974, collection Folio, page 180

                  Siffler un grand verre de vin.

                  — Marguerite Yourcenar, Souvenirs pieux, 1974, collection Folio, page 180

                  En fin de compte, je brûle ce télégramme et je siffle un petit coup de rye, après quoi je descends [...].

                  — Peter Cheyney, La Môme vert-de-gris, chapitre V, traduction de Marcel Duhamel, Gallimard, 1945

                  Mais les types en train de siffler la bouteille de scotch douze ans d'âge qu'il s'était payée la veille, ça non, pas d'accord.

                  — Frédéric Lasaygues, Le Chien de Goya, 1991

                  Jed revint avec un pack de Stella Artois. Franz en siffla une cul sec, au goulot, avant de reprendre la parole.

                  — Michel Houellebecq, La carte et le territoire, 2010, J'ai lu, page 197