Définitions

Cartonner employé comme verbe

  • Garnir de carton, et spécialement, recouvrir un livre en carton.
    • Donner la consistance ou l'aspect du carton.
      • Attaquer ou critiquer vigoureusement.
        • Familier
      • Posséder sexuellement.
        • Argot
      • Avoir du succès, l'emporter haut la main, faire un carton.
        • Intransitif
        • Familier
      • Être en danger, exposé, etc.
        • Intransitif
        • Populaire
      • Entrer en collision, avoir un accident de voiture.
        • Intransitif
        • Populaire
      • Jouer aux cartes, taper le carton.
        • Intransitif
      • Mettre un morceau de carton sur les plis d'un tissus avant de le catir.
        • Transitif
        • Textile
      • Garnir avec du papier le canal d'une fausse perle.
        • Transitif
        • Technique

      Exemples

      Le cocher de Sa Majesté était chargé d'exciter ces crises salutaires, & de s'exposer à en ressentir les effets. Pour cela il se cartonnait bien les épaules; & lorsque le Roi commençait à se fâcher , il lui répondait grossièrement; alors le monarque furieux prenait sa canne & le frappait à tour de bras tant qu'il avait de forces.

      — Vie de Frédéric II, roi de Prusse, Strasbourg : chez J. G. Treuttel & Paris, 1788 vol. 1, p. 171

      Messieurs les amateurs qui voudront faire cartonner leurs livres par ce procédé, sont invités à les demander pliés, aux libraires, à qui il doit être indifférent délivrer les livres simplement pliés, non brochés.

      — Math Lesné, Lettre d'un relieur français aux principaux imprimeurs, libraires, relieurs & bibliophiles de l'Europe, Paris : chez Jules Renouard, 1834

      Jacques tira de dessous sa veste un énorme cahier rouge qu'il avait cartonné lui-même.

      — Alphonse Daudet, Le petit chose, 1868, rééd. Le Livre de Poche, page 31

      La jeune femme se démaquilla […]. Puis elle se brossa longuement les cheveux afin de les débarrasser du gel qui les cartonnait, et les releva en queue-de-cheval.

      — Holly Jacobs, Le rêve d'une vie, traduit de l'anglais, éd. Harlequin, 2004, chap. 2

      L'invitation à donner son avis est une sorte de figure de rhétorique à laquelle il ne faut pas attribuer trop d'importance, ce que comprend tout à fait la première catégorie d'élèves :« Les disserts, fallait peser le pour et le contre, donner son avis mais en fait faut pas donner son avis parce qu'on se fait cartonner quand même suivant les profs. »

      — Anne Barrère, Les lycéens au travail: tâches objectives, épreuves subjectives, Presses universitaires de France, 1997, p. 127

      On adorait gare Saint-Lazare, notre fief, courir après un mec en train de courir et crier derrière lui : « Au voleur ! » Et le voir se faire cartonner.

      — Xavier Durringer, Sfumato, éd. Le Passage, 2015, chap. 10

      Il m'a prouvé que je n'était pas idiote, que le valais quelque chose, que je comprenais ce que je lisais et que j'étais tout à fait capable de construire et rédiger de bons devoirs ! Allez, mardi, tout ira mieux ! S'il retrouve ma copie, je ne serai pas surprise, je m'attends à me faire cartonner.

      — Jean-François P. Prône, Six jeunes femmes au fond du gouffre, Éditions Saint Martin, 2012

      Il n'y avait que deux clients au comptoir. À droite, une jeune chroniqueuse multimédia qui cartonnait dans les émissions pilotes mais que l'on ne voyait jamais à l'antenne. À gauche, un poivrot bavard et bien abîmé.

      — Nicolas Rey, Yves Kléber témoigne, dans Un léger passage à vide, Au Diable Vauvert, 2011

      Et que j'ai un train de vie ! Ne me dites pas que le succès vous indiffère. Écoutez, quand j'ai appris que mon dernier film cartonnait, vous ne me croirez pas, mais j'ai été triste. Ce que j'aime, c'est d'avoir des désirs, des envies […].

      — Gérard Miller, Isabelle Mergault, dans Le divan et le confessionnal, Artège, 2015

      Il vaut mieux ne pas moisir dans le coin, ça cartonne dur!

      — Gérard Miller, Isabelle Mergault, dans Le divan et le confessionnal, Artège, 2015

      Il a cartonné sa voiture.

      — Gérard Miller, Isabelle Mergault, dans Le divan et le confessionnal, Artège, 2015

      Nous cartonnons, nous autres, pendant que Mademoiselle lit les journaux.

      — Willy [Henry Gauthier-Villars] et Sidonie-Gabrielle Colette, Claudine à l'école, Le Livre de Poche, 1900, p. 170

      Le soir, on causait ou on cartonnait dans les salons.

      — Louis Dumur, Dieu protège le tsar !, Albin Michel, 1927, page 223