Définitions

Zézayer employé comme verbe

  • Défaut d'élocution ou imitation de ce défaut consistant à remplacer [ʒ] par [z] ou [ʃ] par [s] lors de la phonation.

    Exemples

    Cette personne zézaie, elle dit « pizon » au lieu de « pigeon » et « serser » à la place de « chercher ».

    — Émile Zola, La Curée, 1871

    Il [Émile Zola] zézayait en parlant, disait « veuneffe » pour « jeunesse », « f'est une fove fingulière » pour « c'est une chose singulière » et semait son discours de « hein, mon ami ? hein, mon bon ? hein, mon bon ami ? » qui exigeaient l'assentiment de son interlocuteur.

    — Léon Daudet, Souvenirs des milieux littéraires, politiques, artistiques et médicaux, Grasset, 1914, réédition Le Livre de Poche, page 53

    Elle a tenté les écrivains et non les moindres, cette reine Balkis, Makéda ou Candaule, Flaubert, pour en citer un ; mais elle n'a pu s'incorporer dans la « Tentation de Saint Antoine » qu'en une créature puérile et falote, en une marionnette qui sautille, en zézayant ; au fond, il n'y a que le peintre des Salomés, Gustave Moreau, qui pourrait la rendre, cette femme vierge et lubrique, casuiste et coquette ; lui seul pourrait, sous l'armature fleurie des robes, sous le gorgerin flambant des gemmes, aviver la chair épicée de cet être, son chef diadêmé, étrange, son sourire de sphynge innocente, venue de si loin pour poser des énigmes et fermenter dans le lit d'un roi.

    — Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915, page 331

    - L'oasis ! dit Mme Lagruelle, zézayant la dernière syllabe.

    — Hervé Bazin, Chapeau bas, Seuil, 1963, Le Livre de Poche, page 229