Définitions

Mouiller employé comme verbe

  • Rendre humide, imbiber un objet de liquide.
    • Ajouter du liquide (comme de l'eau, du lait ou du bouillon) à une sauce, ou à un plat qui a commencé à cuire sans eau.
      • Cuisine
    • Mettre à l'eau.
      • Marine
    • Compromettre, mettre en cause, impliquer (parfois contre sa volonté).
      • Figuré
    • Jeter l'ancre, s'arrêter ou être ancré par opposition à être en déplacement.
      • Intransitif
      • Marine
    • Pleuvoir. (Note : dans ce cas le verbe est défectif comme pleuvoir.)
      • Régionalisme
      • Québec
      • Familier
    • Avoir peur, par allusion à l'incontinence qui accompagne les grandes frayeurs.
      • Populaire
      • Familier
    • En parlant d'une femme, humecter la vulve avec des sécrétions vaginales lubrifiantes provoquées par l'excitation sexuelle ; en parlant d'un homme : secréter du liquide séminal suite à l'excitation sexuelle.
      • Sexualité

    Exemples

    Attablé, il expliqua à ses commensaux qu'il avait mouillé ses souliers en cheyant dans un fossé.

    — Jean Renard, En Anjou, quand 4 liards valaient un sou, Éditions Cheminements, 1997, page 184

    Je les fais revenir dans un sautoir avec du beurre, puis je les mouille avec le bouillon des cosses.

    — Éric Pras (chef étoilé), Le petit pois, doux souvenir d'enfance, Journal Le Point, n° 2226 page 123, 7 mai 2015

    Le bateau raidissant sa chaîne cassa ses bosses ; le frein du guindeau se rompit ; il fallu mouiller la seconde ancre pour pouvoir le réparer.

    — Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928

    Derrière la jetée je mouillais mes ancres, ayant couvert, en trente-trois jours, les dix-huit cents milles qui me séparaient des îles Bermudes.

    — Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929

    Mouiller une mine, mouiller une ligne pour pêcher.

    — Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929

    On l'a mouillé dans une sale affaire.

    — Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929

    Il affirme tout simplement qu'on disait paller, mellan, Challot, etc. ; d'où je conclus que l redoublée ne se mouillait pas toujours.

    — François Guessard, Examen critique de l'ouvrage intitulé Des variations du langage français depuis le douzième siècle, Paris : Firmin Didot, 1846, page 26

    Elle s'exprimait avec un accent qui mouillait les consonnes et la faisait sourire comme si elle cherchait à se faire pardonner ses maladresses.

    — Jean-Luc Coatalem, Fortune de mer, Stock, 2015

    L'anse où nous mouillons est évidemment un ancien cratère dans l'intérieur duquel la mer a fait irruption.

    — Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 40

    La rade de Casablanca — nous l'avons vu déjà — n'est pas idéale; tant s'en faut. Les vapeurs y mouillent à un mille ou un mille et demi, les voiliers, à plus de deux milles de terre.

    — Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Ernest Leroux, Paris, 1904, page 21

    — Le vent tourne au sudet. Blasphème ! Il va mouiller encore, c'est clair, disait Edwige Légaré d'un air sombre.

    — Louis Hémon, Maria Chapdelaine, J.-A. LeFebvre, Montréal, 1916

    Qu'il tombe des cordes ou qu'll bruine, qu'il drache ou qu'il gouttine, ça mouille !

    — site www.french-connect.com, 25 février 2016

    Il pleut il mouille,

    — site www.french-connect.com, 25 février 2016

    Il n'ose pas lui dire, il mouille.

    — site www.french-connect.com, 25 février 2016

    Le plus beau con de la famille, c'est le sien ; et je mouille pour elle quand elle ôte sa chemise, moi qui ne suis pas gousse, moi qui aime la queue.

    — Pierre Louÿs, Trois filles de leur mère, René Bonnel, Paris, 1926, chapitre II

    Adèle mouille d'amour et de désir, elle veut maintenant son élixir.

    — Adeline Fleury, Petit Éloge de la jouissance féminine, La Musardine, Paris, 2018, page 120