Définitions

ébranler employé comme verbe

  • Amener par des secousses une chose à ne plus être dans sa position habituelle.
    • Émouvoir quelqu'un, faire qu'il soit moins ferme dans la situation d'esprit où il était, dans ses opinions, dans ses résolutions.

      Exemples

      […], le chevalier frappa la porte si furieusement de son pied, que les poteaux et les gonds en furent ébranlés.

      — Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l'anglais par Alexandre Dumas, 1820

      Au même instant, tout s'évanouit comme par magie, […] l'église trembla comme si, en rentrant dans leur tombe, les morts en ébranlaient les fondements […].

      — Alexandre Dumas, Othon l'archer, 1839

      N'oublions pas la musique ! Elle se compose d'une vingtaine d'individus vêtus de longs cafetans jaunes, verts, rouges, violets, qui tirent de leurs instruments européens, aussi mal tenus que les fusils de l'âsker, des sons capables d'ébranler les murs de toutes les villes de l'empire chérifien.

      — Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 87

      Don Juan — Allons voir, et montrons que rien ne me saurait ébranler.

      — Molière, Don Juan, acte IV, scène V

      De Gaulle que tant de tempêtes avaient assailli sans jamais l'ébranler, s'évanouit et disparut à la première égratignure que lui fit un parlement-croupion.

      — François Mitterrand, Le coup d'État permanent, 1965

      Et la brigade demeura en Belgique. […]. Les plus frénétiques arrosages de shrapnells et de marmites n'ébranlaient pas sa constance.

      — Charles Le Goffic, Bourguignottes et pompons rouges, 1916, page 91

      L'incrédulité de Bert était ébranlée. Il posait des questions, et le soldat y répondait complaisamment.

      — H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d'Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 24 de l'édition de 1921

      Il faut donc trouver un argument-massue, un argument capable de semer le doute dans l'âme des ouvriers, d'ébranler leur confiance, d'amener des défections de plus en plus nombreuses, puis des désertions massives.

      — Paul Alexis Ladame, Le destin du Reich, éd. Perret-Gentil, 1945, page 113

      Employés secoués

      — Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre I, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892

      Les deux petits paysans mis en liberté, tout le cortège s'ébranla de nouveau dans la direction de Tryphême.

      — Pierre Louÿs, Les Aventures du roi Pausole, 1901

      La caravane ne s'ébranla qu'après d'interminables adieux […]

      — Out-el-Kouloub, « Zariffa », dans Trois Contes de l'Amour et de la Mort, 1940