Définitions

Sacrifier employé comme verbe

  • Offrir quelque chose à Dieu ou aux divinités, avec certaines cérémonies, pour leur rendre hommage.
    • Religion
  • Se conformer par faiblesse, par complaisance, par habitude.
    • Figuré
  • Abandonner volontairement quelque chose, y renoncer, pour l'amour de Dieu ou en considération d'une personne, d'une chose.
    • Perdre, délaisser, abandonner.
      • Rendre quelqu'un victime de quelque dessein ou de quelque intérêt.
        • Absolument
      • Employer, utiliser ce qui nous est précieux.
        • Figuré
      • Se dévouer à quelqu'un ou quelque chose sans réserve ; souffrir tout pour son service, pour l'amour de lui.
        • Pronominal

      Exemples

      Sacrifier des victimes, un taureau, un agneau. — Abraham consentit à sacrifier son propre fils, pour obéir à Dieu.

      — Jules Verne, Clovis Dardentor, chap. 4, 1896 → lire en ligne

      Socrate mourant demanda que l'on sacrifiât un coq à Esculape.

      — Jules Verne, Clovis Dardentor, chap. 4, 1896 → lire en ligne

      (Absolument)

      — Jules Verne, Clovis Dardentor, chap. 4, 1896 → lire en ligne

      Les deux sœurs se casaient, plus ou moins confortablement mariées, et l'aînée, sacrifiant à la tradition, enfantait régulièrement deux fois tous les trois ans.

      — Victor Méric, Les Compagnons de l'Escopette, Éditions de l'Épi, Paris, 1930, page 27

      C'est bien fait, beau travail, fit-il, je vois que vous avez sacrifié au rite de la petite communauté qui veut que l'intégration ici passe par la production jardinière, une sorte d'urbanité légumière, le raffinement horticole, […].

      — Fabrice Lomon, Pendant que les champs brûlent, Éditions Le Manuscrit, 2012, p. 27

      Sacrifier à Dieu sa haine, son ressentiment, sa vengeance.

      — Fabrice Lomon, Pendant que les champs brûlent, Éditions Le Manuscrit, 2012, p. 27

      Il a sacrifié ses intérêts à son ami. — J'ai tout sacrifié pour vous. — Il a sacrifié sa vie pour son pays.

      — Fabrice Lomon, Pendant que les champs brûlent, Éditions Le Manuscrit, 2012, p. 27

      Sacrifier une chose, une personne à une autre. — J'ai sacrifié mes plus légitimes ambitions à mon repos.

      — Fabrice Lomon, Pendant que les champs brûlent, Éditions Le Manuscrit, 2012, p. 27

      Cet architecte sacrifie la solidité à l'élégance. — Il m'a sacrifié à mes pires ennemis.

      — Fabrice Lomon, Pendant que les champs brûlent, Éditions Le Manuscrit, 2012, p. 27

      Les physiocrates paraissaient disposés à sacrifier les individus à l'utilité générale ; […]

      — Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap.III, Les préjugés contre la violence, 1908, p.140-141

      On a sacrifié ce subalterne pour sauver l'honneur d'un homme puissant.

      — Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap.III, Les préjugés contre la violence, 1908, p.140-141

      On a sacrifié inutilement les meilleures troupes.

      — Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap.III, Les préjugés contre la violence, 1908, p.140-141

      Sacrifier tout son temps, tout son loisir à quelque chose.

      — Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap.III, Les préjugés contre la violence, 1908, p.140-141

      Sacrifier son repos, son bonheur, etc., à celui d'un autre.

      — Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap.III, Les préjugés contre la violence, 1908, p.140-141

      Sacrifier tout à sa passion, à son ambition, à sa vengeance, etc. — Sacrifier quelqu'un à son ambition, à son ressentiment, etc.

      — Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap.III, Les préjugés contre la violence, 1908, p.140-141

      De toute évidence, il était humainement impossible que l'escadre américaine de l'Atlantique pût vaincre les Allemands ; […]. Son devoir, donc, n'était pas de vaincre, mais de se sacrifier, le plus sévère devoir au monde.

      — H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d'Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 176 de l'édition de 1921