Définitions

Jargonner employé comme verbe

  • S'exprimer de façon amphigourique, baragouinesque, galimatiesque, charabiatisante, obscure, incorrecte et prétentieuse, dans l'espoir de paraître plus malin qu'on est et se distinguer ainsi du vulgaire et du bas peuple, du vulgum pecus et des minus habens.
    • Pousser son cri, pour le jars.

      Exemples

      Jargonner s'apprend aussi à Nanterre ou à Vincennes (USA) ou à Toulouse dont le Capitole et les oies sont célèbres pour leur jargonnage.

      — Ariane Laroux, Portraits parlés, 2006

      Au sixième chapitre de Pantagruel, Rabelais ridiculise un étudiant de la Sorbonne qui étale sa scolastique en jargonnant. La harangue de cet "écolier limousin" est incompréhensible, parce qu'elle est tenue dans un français maladroit, abâtardi, où se mélangent français et latin. Ce n'est pas du jargon mais du jargonnage.

      — Ariane Laroux, Portraits parlés, 2006

      Quitte à jargonner, on parlera d'enmorphose pour designer la mise en forme de la signifiance qu'opère toute production signifiante […] Quitte à jargonner, on parlera de métamorphose pour désigner une succession d'enmorphoses […] Quitte à jargonner, on parlera , enfin, de pseudomorphose pour cerner le problème des contenus insérés artificiellement dans des formes étrangères,

      — Michel Costantini, La sémiotique visuelle : nouveaux paradigmes, L'Harmattan, 2010, page 33-34 .

      Jargonner, c'est mélanger le latin et le français (autrefois) ou l'anglais appris à l'école et le français.

      — Michel Costantini, La sémiotique visuelle : nouveaux paradigmes, L'Harmattan, 2010, page 33-34 .

      […] c'était une règle inviolable que ni [mon père], ni ma mère, ni valet, ni chambrière ne parlaient en ma compagnie qu'autant de mots de latin que chacun avait appris pour jargonner avec moi.

      — Montaigne, Essais, I, 26 - De l'institution des enfants, 1595