Définitions

Gorger employé comme verbe

  • Alimenter avec excès.
    • Engraisser certains animaux, en particulier la volaille.
      • Combler quelqu'un d'avantages au-delà de ses espérances, de ses désirs.

        Exemples

        Vuillet était la bête noire d'Aristide. Il ne se passait pas de semaine sans que les deux journalistes échangeassent les plus grossières injures. En province, où l'on cultive encore la périphrase, la polémique met le catéchisme poissard en beau langage : Aristide appelait son adversaire « frère Judas », ou encore « serviteur de saint Antoine », et Vuillet répondait galamment en traitant le républicain de « monstre gorgé de sang dont la guillotine était l'ignoble pourvoyeuse. »

        — Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, chapitre III ; réédition 1879, page 99

        Des coteaux d'Arbois, de Poligny et de Salins, […] les vignerons à rouge trogne bénissaient le Seigneur dont le bon soleil gorgeait de vie les pampres vigoureux et emplissait leurs futailles.

        — Louis Pergaud, La Disparition mystérieuse, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921

        (Pronominal) Et pourtant les figuiers s'obstinent à pousser spontanément parmi les gravats et je me gorge, sans rien payer, de leurs fruits cramoisis.

        — Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931

        (Figuré) — Les enfants aiment les pommes vertes, et les pommes vertes leur font du mal. Il doit en être de même pour le mélodrame, qui indigestionne le public, quand il s'en gorge.

        — Émile Zola, La critique naturaliste, 1881

        On gorge les dindons.

        — Émile Zola, La critique naturaliste, 1881

        On les a gorgés d'honneurs, d'emplois, de biens, d'argent.

        — Émile Zola, La critique naturaliste, 1881