émotionner

Définitions

émotionner employé comme verbe

  • Causer une vive émotion.
    • Familier

Exemples

C'est une enfant qui s'émotionne bien facilement.

— Thérèse de Lisieux, manuscrit dédié à la Révérente Mère Agnès de Jésus, Premiers souvenirs ; reproduit dans : Manuscrits autobiographiques de sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, Éditions de l'Office central de Lisieux, coll. Le Livre de Vie, Lisieux-Paris, 1962, page 28

Tout à coup, Jim Horva chancela. - Cela vous émotionne à ce point ? demanda Goodfield en riant.

— Jean Ray, La Maison hantée de Fulham Road, 1933, édition 1998, ISBN 2871535493

Hélène ne s'émotionnait pas autrement de cette terrible accusation qui pesait désormais sur elle, elle avait confiance en sa bonne étoile et, se croyant certaine de pouvoir s'innocenter rapidement, la jeune fille se contentait de hausser les épaules, de secouer la tête.

— Pierre Souvestre et Marcel Allain, Le train perdu, 1912, chapitre VIII

Émotionner est assurément un vilain mot. Ne l'admettons pas dans le Dictionnaire, dira-t-on, ne lui donnons point le droit de cité; émouvoir suffit. - À quoi je réponds: Non, émouvoir ne suffit pas; car il est des cas où j'emploierai émotionner et où j'en aurai besoin. Et, par exemple, si je veux définir la manière de tel historien moderne qui, à force de dramatiser l'histoire, l'a énervée; qui, en peignant les hommes de la Révolution, les a décrits dans un détail minutieux et impossible, comme Balzac fait pour ses héros de roman; si, parlant de cet historien, je dis: « N..., dans son histoire de la Révolution et dans les scènes qu'il y retrace, ne se contente pas d'exciter les sentiments de pitié ou d'indignation, il ébranle les nerfs; il ne se contente pas d'émouvoir, il veut émotionner; » - eh bien! émotionner, dans ce cas-là, je le demande, n'est-il pas français et selon l'acception la plus juste ? Il est vrai qu'en l'introduisant dans le Dictionnaire, il faudrait bien indiquer que ce mot, émotionner ne saurait s'appliquer avec propriété que dans un sens abusif et défavorable.

— Sainte-Beuve, Observations sur l'orthographe française dans le Journal de Genève, 14 août 1868