Définitions

Dévorer employé comme verbe

  • Manger avec voracité et rapidité (le sujet désigne un animal carnassier).
    • Avaler goulûment ; manger avidement.
      • Manger entièrement sans rien laisser, surtout en parlant des animaux destructeurs.
        • Lire un livre avec avidité, avec une extrême promptitude.
          • Figuré
        • Parcourir un espace, une distance, avec une extrême rapidité.
          • Figuré
        • Ne pas laisser paraître, cacher un sentiment.
          • Consumer, détruire.
            • Figuré
          • Produire un effet violent en nous, comme la faim et la soif, quand elles sont devenues pressantes, comme les affections morbides, les longues peines d'esprit, les passions très ardentes.
            • Par analogie

          Exemples

          Dans le monde animal, la sélection ne porte pas sur l'intériorité. Lorsque le loup dévore la brebis ou qu'il s'accouple à la louve, il ne leur demande que d'être sur son passage. C'est la « brebéité » qui l'intéresse et non pas telle brebis, la louve et non pas telle louve.

          — Jean Guitton, Essai sur l'amour humain, éd. Aubier, 1948, page 73

          Mazelle Piquegrain, effrayée, leva son aile droite pour se protéger des coups. Aussitôt, le renard surgit et, ni une ni deux, dévora toutes les poules.

          — Gudule, La fiancée du singe : Quinze contes d'animaux, Librairie générale française, 2009

          Le dur travail et l'air pur excitent l'appétit. Au petit matin, après un déjeuner copieux, les bûcherons gagnent l'aire de coupe. Ils prennent sur place, en le dévorant, le repas préparé par le cook : du lard, de la mélasse, des galettes.

          — Pierre Saucier, Gérard Saucier : sur les traces d'un bâtisseur en Abitibi, avec la collaboration de Claude Bédard-Claret, Presses de l'Université du Québec, 1996, page 124

          Les requins dévorent les autres poissons. — Les brochets se dévorent entre eux. — Il eut dévoré le tout en un moment.

          — Pierre Saucier, Gérard Saucier : sur les traces d'un bâtisseur en Abitibi, avec la collaboration de Claude Bédard-Claret, Presses de l'Université du Québec, 1996, page 124

          (Absolument) (Familier) — Cet homme ne mange pas, il dévore.

          — Pierre Saucier, Gérard Saucier : sur les traces d'un bâtisseur en Abitibi, avec la collaboration de Claude Bédard-Claret, Presses de l'Université du Québec, 1996, page 124

          Les chenilles ont dévoré toutes les feuilles de ce rosier.

          — Pierre Saucier, Gérard Saucier : sur les traces d'un bâtisseur en Abitibi, avec la collaboration de Claude Bédard-Claret, Presses de l'Université du Québec, 1996, page 124

          Dans sa jeunesse, il a dévoré Jules Verne. — Il ne lit pas les livres, il les dévore.

          — Pierre Saucier, Gérard Saucier : sur les traces d'un bâtisseur en Abitibi, avec la collaboration de Claude Bédard-Claret, Presses de l'Université du Québec, 1996, page 124

          La puissance de sa voiture lui permet de dévorer les kilomètres avec aisance.

          — Pierre Saucier, Gérard Saucier : sur les traces d'un bâtisseur en Abitibi, avec la collaboration de Claude Bédard-Claret, Presses de l'Université du Québec, 1996, page 124

          Dévorer ses chagrins, etc. — Dévorer un affront, une injure.

          — Pierre Saucier, Gérard Saucier : sur les traces d'un bâtisseur en Abitibi, avec la collaboration de Claude Bédard-Claret, Presses de l'Université du Québec, 1996, page 124

          L'Empereur m'a fait appeler dans sa chambre ; dévorant en silence le contretemps qu'il venait d'éprouver, il se trouvait déjà déshabillé et en robe de chambre.

          — Emmanuel de Las Cases, Mémorial de Sainte-Hélène, Deuxième année, « Mardi 9 janvier 1816 » ; Edito Service S.A., Genève, s.d., volume II, page 316

          Pendant de longs siècles, la maison resta bien fragile. […]. En Champagne et sur le plateau agricole de Porcien, c'est en chaume qu'elle était couverte à la fin du XVIIIe siècle. Les incendies fréquents, calamités de l'ancienne France, dévoraient des villages en un clin d'œil : […].

          — Octave Guelliot, Villages et maison des Ardennes, dans la Revue de folklore français et de folklore colonial, Librairie Larose, 1937, volume 8, page 188

          Il y avait deux longues heures que nous marchions, dans les champs, sous le soleil qui tombait du ciel comme une pluie de feu ; la sueur ruisselait sur mon corps et la soif, une soif ardente, me dévorait.

          — Octave Mirbeau, Le Père Nicolas, dans Lettres de ma chaumière, 1885

          Elle en avait contracté l'eczéma de la face, une éruption suintante qui la dévorait de sa brûlure atroce.

          — Jean Rogissart, Passantes d'Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958

          La faim, la soif le dévore. — La fièvre qui le dévore. — Un feu secret la dévore. — Il ne peut plus maîtriser l'ardeur qui le dévore.

          — Jean Rogissart, Passantes d'Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958

          (Par ellipse) — Il se dévore.

          — Jean Rogissart, Passantes d'Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958