Définitions

Défier employé comme verbe

  • Provoquer à une lutte, au duel.
    • Mettre en demeure quelqu'un de faire quelque chose en laissant entendre qu'on le croit incapable de réussir.
      • Se mettre en garde contre quelqu'un ou quelque chose.
        • Pronominal
      • Prévoir ou soupçonner quelque chose de fâcheux.
        • Pronominal
      • Avoir peu de confiance.
        • Pronominal

      Exemples

      Le comte de Ravenstein, sans indiquer les motifs de sa déclaration, défiait le prince Adolphe partout où il pourrait le rencontrer, soit seul à seul, soit vingt contre vingt, soit armée contre armée […].

      — Alexandre Dumas, Othon l'archer, 1839

      Vadius — Je te défie en vers, prose, grec, et latin.

      — Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l'anglais par Alexandre Dumas, 1820

      Quiconque mange bien peut défier le ciel. Ce sont les ascètes et les meurt-de-faim aux estomacs débilités qui ont inventé les dieux.

      — Victor Méric, Les Compagnons de l'Escopette, Éditions de l'Épi, Paris, 1930, page 191

      Je semble défier la mort et pourtant je ne peux protéger les corps meurtris. Les soldats vont encore être obligés de faire des sacrifices pour un résultat plus qu'incertain, probablement un échec.

      — Jean-Louis Riguet, Aristide, la butte meurtrie (Vauquois 1914-1918), Éditions Dédicaces, 2014

      (Par extension) Un monument qui semble défier les siècles.

      — Jean-Louis Riguet, Aristide, la butte meurtrie (Vauquois 1914-1918), Éditions Dédicaces, 2014

      Sans compter qu'on chercherait à m'assassiner. Heureusement, je porte une cotte de mailles qui eût défié jusqu'au couteau de Jacques Clément et de Ravaillac.

      — Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907

      Les sabbats ont alors la forme grandiose et terrible de la Messe noire, de l'office à l'envers, où Jésus est défié, prié de foudroyer, s'il peut.

      — Jules Michelet, La Sorcière, Hetzel - E. Dentu, 1862, p. 143

      Vous me menacez de me faire un procès, je vous en défie.

      — Jules Michelet, La Sorcière, Hetzel - E. Dentu, 1862, p. 143

      Je le défie bien de se tirer de là.

      — Jules Michelet, La Sorcière, Hetzel - E. Dentu, 1862, p. 143

      Je vous défie de deviner.

      — Jules Michelet, La Sorcière, Hetzel - E. Dentu, 1862, p. 143

      Il est aisé de me tromper ; je ne sais pas me défier d'une action que je ne voudrais pas faire moi-même.

      — Alfred de Musset, Les Caprices de Marianne, 1833, acte I, scène 4

      Il se levait de bonne heure, descendait dans la cour, jetait un coup d'œil aux étables, aux écuries. Non qu'il se défiât - il ne se défiait jamais ! - du service de ses domestiques, […], mais ce lui était plaisir que de ne point manquer la sortie de l'étable fumante, […].

      — Alphonse de Châteaubriant, Monsieur des Lourdines, chap.1, 1910

      Ceux qui se défiaient de l'empire, pressentant qu'il serait la guerre, avaient-ils tort ?

      — Émile de Girardin, en préface de Le dossier de la Guerre de 1870, 23 septembre 1877

      Et c'est là un autre paradoxe de Max Jacob : il n'aimait pas Montmartre. Il se défiait de ses « petits maquereautins pâlots que les romances poétisent stupidement », de ses « petits faussaires » et de ses « petits brigands ». Il préférait l'humanité du Paris ouvrier et bourgeois.

      — Dan Franck, Le temps des Bohèmes, éd. Gtasset, 2015