Définitions

Bourrer employé comme verbe

  • Garnir de bourre.
    • Par le canon, charger la bourre d'une arme à feu.
      • En particulier
      • Chasse, Artillerie
      • Vieilli
    • Remplir une chose d'une matière quelconque.
      • Par analogie
    • Remplir l'estomac au delà de ce qu'il peut contenir.
      • Par extension
    • En parlant du chien, arracher du poil au gibier, d'un coup de dent, en le poursuivant.
      • Chasse
    • Donner des coups de fleuret, de bout de fusil.
      • Par extension
      • Vieilli
    • Porter des coups ; frapper ; maltraiter.
      • Par extension
    • Quereller, réprimander d'une manière brusque, pousser vivement, maltraiter de paroles.
      • Figuré
      • Familier
    • Mettre des inutilités dans un écrit.
      • Figuré
      • Ironique
      • Vieilli
    • Se boursoufler.
      • Intransitif
      • Plomberie
      • Vieilli
    • Aller vite, foncer.
      • Intransitif
      • Familier
    • Se dit en parlant d'un cheval qui, sans que le cavalier puisse l'en empêcher, s'élance vivement vers l'avant.
      • Intransitif
    • Se dit du plomb en fusion qui termine sa coulée sur le sable sans aller plus loin.
      • Intransitif
      • Technique
    • Se dit d'un outil, d'un appareil, qui s'engorge avec un matériau quelconque.
      • Intransitif
    • Manger, boire avec excès.
      • Pronominal
      • Familier
    • Copuler.
      • Argot
      • Vulgaire
    • Copuler.
      • Nouvelle-Calédonie
      • Vulgaire
    • Se faire foutre, exprime un vif rejet.
      • Pronominal
      • Nouvelle-Calédonie
      • Injurieux
    • Exprime notamment une connivence entre le locuteur, l'allocutaire et quelqu'un dont l'allocutaire vient de parler, ou une intention taquine ou moqueuse.
      • Nouvelle-Calédonie
      • Familier

    Exemples

    Bourrer un fauteuil, un canapé.

    — Eugène Fromentin, Dominique, L. Hachette et Cie, 1863, réédition Gründ, page 229

    Sa spécialité consistait à scier les dés et à les piper. Il m'expliqua l'opération, car achetant lui-même l'ivoire, il le débitait en petits cubes dont il forait certains côtés pour les bourrer de plomb.

    — Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927

    Bon Dieu de bon Dieu ! Une sueur froide le fit chanceler sur ses jambes flageolantes comme si elles eussent été bourrées de coton.

    — Louis Pergaud, La Vengeance du père Jourgeot, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921

    Kara essuya ses yeux humides et regarda autour d'elle. La minuscule boutique était bourrée d'articles de sorcellerie.

    — Kim Richardson, Les Gardiens des âmes, tome 6 : Mortelle, 2013, page 103

    (Absolument) — Planté sur ses jambes écartées, le soldat bourrait pensivement une seconde pipe.

    — H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d'Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 25 de l'édition de 1921

    Bourrer un enfant de friandises.

    — H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d'Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 25 de l'édition de 1921

    — Vous êtes anémique, il faudra vous bourrer solidement.

    — Léon Frapié, La maternelle, Librairie Universelle, 1908

    Le chien a bien bourré le lièvre.

    — Léon Frapié, La maternelle, Librairie Universelle, 1908

    François le sentit bourrer avec son poitrail le canon de sa carabine. Machinalement il appuya le doigt sur la gâchette, le coup partit.

    — Alexandre Dumas, Impressions de voyage, La Revue des Deux Mondes, tome 1, 1833

    On nous entourait, on nous pressait, on nous poussait, on nous bourrait, on nous injuriait, et je crois bien que sans le gendarme, qui nous protégeait, on nous aurait lapidés comme si nous étions de grands coupables, des assassins ou des incendiaires.

    — Hector Malot, Sans famille, 1878

    […] des frères de charité avec leurs dalmatiques rouges, dont l'un portait une bannière et l'autre la lourde croix d'argent, riaient en dessous, s'amusaient à se bourrer le dos de coups de poing.

    — Octave Mirbeau, Contes cruels : Mon oncle

    Nom de Dieu ! Feempje, qu'est-ce que tu fous ? s'informa joyeusement un passant en lui bourrant l'épaule d'une tape.

    — Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 43

    Dès huit heures du matin, on se pressait dans le métro en bourrant tous les Parisiens maussades à l'idée d'aller au travail pour leur piquer les place assises.

    — Alexandra Varrin, J'ai décidé de m'en foutre, Éditions Léo Scheer, 2015

    Bourre ! Il faut le rattraper.

    — Alexandra Varrin, J'ai décidé de m'en foutre, Éditions Léo Scheer, 2015

    La centrifugeuse bourre, il reste plein de fibres de pommes coincées dans son panier.

    — Alexandra Varrin, J'ai décidé de m'en foutre, Éditions Léo Scheer, 2015

    Il se bourre de gâteaux.

    — Alexandra Varrin, J'ai décidé de m'en foutre, Éditions Léo Scheer, 2015

    « Qu'est-ce que c'était que la Tine Maloret ? Une fille que les hommes se repassaient, une fille qu'on bourrait au fossé pour trente sous, voilà toute la Tine.

    — Marcel Aymé, La jument verte, Gallimard, 1933, collection Le Livre de Poche, page 238

    Bourre-le, çui-là !

    — Marcel Aymé, La jument verte, Gallimard, 1933, collection Le Livre de Poche, page 238